Renforcer la capacité d'agir des malades
L'E santé
Internet et les nouvelles technologies qui en découlent, ouvrent désormais de nouvelles pistes à la santé : beaucoup d'information (notamment sur la prévention), les échanges se multiplient (via les forums de discussion)... L'information donne du pouvoir, celui d'agir.
L’essor de la e-santé a profondément transformé la manière dont les patients interagissent avec leur santé et accèdent aux soins. De nombreuses solutions numériques ont vu le jour, allant des applications de suivi des traitements aux plateformes de consultation à distance. Dans ce contexte, l’éducation thérapeutique du patient (ETP), essentielle pour mieux comprendre et gérer une maladie chronique, bénéficie elle aussi de nouvelles opportunités.

L'information en santé :
La demande d'information en santé est croissante, les personnes confrontées à la maladie (ou à la recherche d'un diagnostic) y ont recours pour mieux comprendre leur maladie, mieux comprendre ce que leur annonce leur médecin, prendre du recul, prendre des avis d'autres praticiens ou celui de personnes comme eux confrontés à la maladie. Ces personnes ont désormais conscience le plus souvent, que cela peut être très angoissant (on met souvent en avant les situations les plus interpellantes).
Ces dimensions sont importantes car ainsi les informations recueillies permettent en général de mieux comprendre et de s'orienter (quelles sont les associations qui peuvent apporter leur aide par exemple).

Il n'existe pas de médecine profane :
Toutefois il faut être vigilant : C'est sans doute une évidence mais en aucun cas recueillir des informations sur le web ne peut suffire pour qu'un utilisateur lambda soit en mesure de poser un auto-diagnostic, de favoriser l'automédication, ou encore prédire l'évolution d'une maladie en se basant sur des récits glanés sur le net. L'information permet de confronter des idées, comprendre sa maladie, réinterroger des éléments posés par les équipes médicales et soignantes...
Prudence donc, il ne faut pas mettre au même niveau l'échange avec le praticien qui connait le malade et les conseils d'un quidam sur un forum non modéré... Il faut resister à l'uberisation de la médecine

Les Outils de la E-santé au Service de l’ETP
Avec la digitalisation, la ETP s’enrichit de nouvelles méthodes. Applications mobiles, plateformes d’e-learning, et outils de télémédecine permettent un suivi flexible et adapté au rythme de chacun. Ces outils jouent un rôle clé dans plusieurs aspects :
1. Personnalisation de l’accompagnement : Les plateformes de e-santé peuvent analyser les données de santé recueillies pour fournir un contenu éducatif adapté aux besoins spécifiques du patient.
2. Accessibilité et régularité : Les outils numériques rendent l’ETP plus accessible, en particulier pour les personnes éloignées des centres médicaux ou ayant des difficultés à se déplacer.
3. Interactivité et engagement : Les applications permettent des interactions plus dynamiques, avec des questionnaires, des quiz, ou des forums qui renforcent l’engagement du patient dans sa démarche de santé.
4. Suivi en temps réel et ajustement : La collecte continue de données, comme les niveaux de glucose pour les diabétiques ou la tension pour les hypertendus, permet aux professionnels de santé d’ajuster les recommandations en fonction de l’évolution de la pathologie.

L'Internet des objets
La technologie et les objets connectés ont fait leur apparition santé au quotidien, que cela soit en termes d'information ou d'automesure... Ceci notamment grâce à l'apparition des applications sur téléphone portable, des montres et bracelets connectés... Ces éléments permettent la conscientisation des utilisateurs et les invitent à faire évoluer leurs données à titre de prévention (on crée le symptome)... Bien sur tout cela interroge car ces outils qui collectent des données de santé ouvrent en parallèle la porte aux Big datas... intéressant pour les praticiens, mais pas seulement...
Bien que prometteuse, l’intégration de la e-santé dans l’ETP nécessite certaines précautions :
• Sécurité des données : Les données de santé doivent être protégées pour respecter la confidentialité des patients.
• Inégalité d’accès : Les patients n’ont pas tous un accès équitable aux outils numériques, ce qui pose la question de l’inclusion numérique.
• Formation des soignants : Les professionnels de santé doivent être formés pour accompagner les patients dans l’usage de ces outils.